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Soutenance de thèse de M. Yves Aubry

05 avril 2018 9 h 30 à 12 h

Lieu : Pavillon Gene-H.-Kruger, salle 2320-2330

 

Titre : Écologie et conservation de la Grive de Bicknell (Catharus bicknelli) au Québec

Résumé

Au-delà des coupes totales qui ont façonné le paysage de la forêt québécoise, les traitements sylvicoles ont également contribué à modifier la structure des forêts exploitées. Plus particulièrement, l’éclaircie précommerciale, qui a pour objectif de stimuler la croissance en diamètre des arbres conservés et à réduire la vulnérabilité des peuplements de sapins baumiers aux dommages générés par la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Ce traitement provoque des changements dans la densité (réduction importante), la structure et la composition des peuplements pouvant affecter plusieurs espèces fauniques.

La Grive de Bicknell représente une priorité de la conservation de la biodiversité en Amérique du Nord. Cette grive est endémique à la partie nord-est du continent nord‑américain et son aire de nidification, discontinue, en fait l’une des espèces de passereau forestier dont la répartition est la plus restreinte au nord du Mexique. L’effectif de cette espèce est relativement faible; on estime que le Québec abrite la majorité de la population canadienne de Grives de Bicknell. L’objectif de cette thèse est d’identifier les paramètres écologiques reliés à la présence de la Grive de Bicknell dans des environnements forestiers soumis à l’exploitation de la matière ligneuse.

Les domaines vitaux de Grives de Bicknell contiennent une proportion significativement plus importante de sapinières denses que de forêts soumises à des éclaircies précommerciales. À l’intérieur de leurs domaines vitaux, les grives se retrouvent aussi davantage dans les peuplements denses que dans les peuplements éclaircis. Elles n’évitent pas les lisières des peuplements.  L’espèce a surtout été signalée dans des jeunes peuplements de 20-30 ans. La Grive de Bicknell fréquente davantage les sites localisés à hautes altitudes, particulièrement les peuplements qui n’ont pas fait l’objet d’éclaircies, sinon très peu. Dans les hautes-terres des Laurentides où l’habitat favorable est abondant et répandu, la Grive de Bicknell est absente de nombreux sites, indiquant que la disponibilité de l’habitat ne limite pas cette espèce.

Là où la Grive de Bicknell fréquente des ensembles d’habitats relativement isolés tels le mont Gosford et le Massif du Sud, les travaux sylvicoles devraient assurer un approvisionnement constant d’habitats propices et ne pas inclure d’éclaircie précommerciale. Par contre, dans les hautes-terres des Laurentides, dans les secteurs occupés par la grive et sur les hauts-sommets, nous recommandons la parcimonie, alors qu’à plus basse altitude, ou l’espèce est beaucoup moins présente, une foresterie conciliant la production ligneuse et la conservation de la biodiversité serait acceptable.

Informations supplémentaires :

Membres du jury

Président

M. Alain Cloutier
Université Laval, Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique

Examinateurs

M. André Desrochers
Université Laval, Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique

M. Gilles Seutin
Parcs Canada, Ottawa

M. Jean-François Giroux
Université du Québec à Montréal, département des sciences biologiques

M. Louis Bélanger
Université Laval, Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique

M. Jean-Pierre L. Savard
Environnement et Changement Climatique Canada, Sciences et technologies

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