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Soutenance de thèse de M. Pierre Betu Kasangana

09 mai 2018 9 h à 12 h

Lieu : Pavillon des Services, salle 1724

Titre : Recherche des molécules bioactives antidiabétiques dans les extraits d’écorces de racines de Myrianthus arboreus

Résumé

La recherche de nouvelles molécules thérapeutiques d’origine naturelle fait l’objet de beaucoup d’études actuellement, en raison notamment de l’efficacité mitigée de certains médicaments et des effets secondaires indésirables causés par les médicaments synthétiques ou combinatoires. Myrianthus arboreus est une essence de la forêt secondaire d’Afrique dont les tissus biosynthétisent une chimio-diversité des molécules d’intérêt en réponses aux stress abiotiques et/ou biotiques. Les extraits aqueux d’écorces de racines de M. arboreus sont utilisés dans le traitement traditionnel contre le diabète de type II, une véritable épidémie dont souffrent plus de 415 millions de personnes dans le monde, selon la Fédération internationale du diabète. Cette partie de la plante n’a, jusqu’ici, fait l’objet d’aucune étude scientifique approfondie. Les objectifs de cette thèse visent à valider ce potentiel à travers une série de bioessais cellulaires in vitro, destinés à identifier les principes actifs et à élucider les mécanismes d’actions par lesquels la plante exerce son activité sur le diabète.

Le premier volet de cette thèse a consisté à évaluer d’abord le potentiel antioxydant des différents extraits et fractions de M. arboreus obtenus à partir de solvants de polarité croissante. Ce potentiel a été particulièrement concentré dans la fraction acétate d’éthyle issue de l’extrait éthanolique, riche en acides hydroxycinnamiques et en proanthocyanidines. Le deuxième volet s’est intéressé à l’évaluation du potentiel antidiabétique des extraits et des fractions sur les cellules musculaires (C2C12) et hépatiques (H4IIE et HepG2) en culture. L’extrait éthanolique et ses fractions (en hexane et en acétate d’éthyle), utilisés à des concentrations maximales non-toxiques, ont démontré un effet antidiabétique prometteur en inhibant l’activité du glucose-6-phosphatase via la stimulation des voies insulino-dépendante (Akt) et – indépendante (AMPK) ainsi qu’en modulant l’activité de la glycogène synthétase via la phosphorylation de la glycogène synthétase kinase-3. Enfin, les sous-fractionnements (de ces deux fractions) guidés par les mêmes bioessais cellulaires ont conduit à l’isolement, pour la toute première fois, de quatre nouveaux dérivés féruliques de triterpènes au squelette d’ursane et de deux regioisomères C-glycosyl flavone. Trois de ces composés se sont démarqués en diminuant significativement la production hépatique du glucose, similaire à l’extrait éthanolique.

Au final, les résultats de cette thèse confirment le potentiel antidiabétique attribué traditionnellement à la plante M arboreus, impliquant le contrôle de l’homéostasie de glucose au niveau du foie. Les composés identifiés comme principes actifs, ayant un effet antidiabétique prometteur, pourront servir de marqueurs pour toute homologation future d’extrait naturel de l’ethnopharmacologie africaine ou congolaise.

Informations supplémentaires :

Membres du jury

Président

M. Alain Cloutier
Université Laval, Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique

Examinateurs

Mme Tatjana Stevanovic
Université Laval, Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique

M. Pierre Haddad
Université de Montréal, Faculté de médecine

M. André Marette
Université Laval, Faculté de médecine

M. Bernard Riedl
Université Laval, Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique

M. Cory Harris
Université d'Ottawa, Faculté des sciences

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