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Événements

Soutenance de thèse de Lucas Moreau

15 août 2023 13 h 30

Lieu : Pavillon Gene-H.-Kruger, salle Gilbert-Tardif (2320-2330)

Vous êtes toutes et tous cordialement invités à assister à la soutenance de thèse de Lucas Moreau au Doctorat en sciences forestières, qui aura lieu en mode hybride, le mardi 15 août 2023 à 13h30.

Membres du jury

Président

M. Yves Brousseau, vice-doyen aux études
Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique

Examinateurs

Mme Évelyne Thiffault, directrice de recherche
Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique

M. Robert Beauregard, codirecteur de recherche
Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique

Mme Annie Levasseur, examinatrice externe
École de technologie supérieure, Université du Québec à Montréal

Mme Caroline Frenette, examinatrice
Cecobois – Centre d’expertise sur la construction commerciale en bois

M. François Robichaud, examinateur
Forest Economic Advisors - USA

Titre de la thèse : Évaluation du potentiel d’atténuation du secteur forestier québécois dans la lutte aux changements climatiques

Résumé :

Le rôle des forêts dans la réalisation des réductions d’émissions de gaz à effet de serre (GES) prévues à l’échelle planétaire pourrait être substantiel. Comprendre le rôle du secteur forestier va devenir d’autant plus important que la demande en bois risque d’être toujours plus soutenue dans le futur. Il existe cependant un grand degré d’incertitude quant à la stratégie sectorielle à mettre en œuvre pour maximiser les réductions de GES : faut-il chercher à maximiser la production de bois (c'est-à-dire à augmenter les niveaux de récolte) ou laisser les écosystèmes sans gestion (c'est-à-dire diminuer les niveaux de récolte) ? L'incertitude augmente en raison des impacts potentiels des changements climatiques sur la capacité des écosystèmes à stocker du carbone et à répondre aux besoins en bois des marchés.

Les actions d’atténuation du secteur forestier ne se limitent cependant pas aux forêts. Il est aussi nécessaire de considérer les émissions de GES issues de la décomposition des produits du bois et l'utilisation de ces produits en remplacement de matériaux et sources d'énergie à plus forte empreinte carbone. Une sélection non exhaustive ne peut conduire qu'à des conclusions partielles qui pourraient s’avérer contreproductives dans la lutte contre les changements climatiques.

L’objectif de cette thèse est donc d’évaluer le potentiel d’atténuation du secteur forestier québécois, en identifiant les obstacles à éviter et les opportunités à saisir, afin de développer une stratégie sectorielle efficace dans la lutte contre les changements climatiques.

Les résultats de cette thèse suggèrent que, de l’échelle du peuplement à l’échelle de la province, les stratégies d'aménagement basées sur l'augmentation du volume de bois récolté n’apportent généralement pas de bénéfices climatiques, contrairement à celles qui visent à réduire le volume récolté par rapport à la stratégie de référence. La perte de carbone dans les écosystèmes forestiers, due à une augmentation des superficies récoltées, couplée à une augmentation des émissions de GES des produits n’est pas compensée par des effets de substitution bien trop faibles et incertains. Ces conclusions s’appliquent autant à moyen (2050) qu’à long terme (2100), et avec ou sans prise en compte de l’impact des changements climatiques sur les écosystèmes forestiers. Cette conclusion est d’ailleurs exacerbée lorsque les analyses ne sont plus faites en dioxyde de carbone équivalent, mais selon le forçage radiatif des émissions, donc avec une meilleure prise en compte de la temporalité des émissions de GES et de leur pouvoir réchauffant.

Cependant, ces travaux démontrent aussi que les deux grands types de stratégies d’aménagement forestier peuvent coexister pour maximiser le potentiel d’atténuation du secteur forestier provincial. Tout d’abord, car certains peuplements forestiers pourraient bénéficier des perturbations pour redynamiser leur productivité. La nécessité de considérer les caractéristiques initiales des peuplements et l’impact d’une perturbation sur leurs dynamiques est donc primordiale. D’autre part, l’augmentation du volume de bois récolté pourrait apporter un bénéfice climatique si une meilleure substitution moyenne pouvait être atteinte et/ou une meilleure gestion des émissions, notamment de méthane, engendrées par la fin de vie des produits du bois était mise en place. Ces effets permettraient donc une coexistence des deux grands types d’aménagement par rapport à la stratégie de référence.

Une stratégie de réduction de la récolte n’est pas exempte de toute incertitude. C’est un risque de saturation de la séquestration des écosystèmes, mais aussi un risque pour des stocks de carbone sensibles à l’augmentation des perturbations naturelles. De plus, les risques de fuite sont importants. Le bois non récolté sera certainement compensé par une récolte accrue dans d’autres juridictions pour satisfaire la demande en ressource biosourcée.

Il apparait donc que ni une stratégie basée seulement sur la réduction et encore moins sur l’augmentation du volume de bois récolté ne soit une solution idéale. Il est nécessaire de déployer les actions d’atténuation avec un potentiel de réalisation important et qui ne seront dans aucun cas contreproductives dans le futur ; comme le boisement des territoires anthropisés, une gestion améliorée des émissions de fin de vie ou encore un soutien à l’innovation des produits du bois. Dans le même temps, il faut développer les fondements opérationnels d’une optimisation des niveaux de récolte selon les caractéristiques des écosystèmes forestiers.

Ce sont des étapes nécessaires pour permettre une prise de décision éclairée et le développement d’une stratégie sectorielle efficace.

Informations supplémentaires :

Participer à la réunion Zoom

https://ulaval.zoom.us/j/61591205188?pwd=aVJYMy9zQXlUVVI0VHMzMkR5UWcwdz09

Séminaire Team Carbone - Carbone forestier

17 août 2023 9 h-11 h

Lieu : Teams

Joignez-vous au séminaire en ligne sur Teams offert par Team Carbonne.

Horaire
9h à 9h35: Variabilité interannuelle et saisonnalité de la chute de litière: une synthèse de 22 à 33 années de suivi dans trois écosystèmes forestiers, par Rosalie Frisko
9h35 à 10h10: La coupe partielle comme outil de maintien et de restauration des attributs de vieilles forêts, par Marilou Yargeau
10h10 à 10h45: Séquestration et stockage de barbone en contexte routier: un potentiel pour lutter contre les changements climatiques, par Nour Srour

Informations supplémentaires :

Participez en cliquant ici: https://shorturl.at/fGIQV